Poste de sécurité microbiologique (PSM)

Poste de sécurité microbiologique

Caractéristiques d’un PSM de type II

Si les locaux d’un confinement protègent l’extérieur du laboratoire des risques générés par une expérience, le poste de sécurité microbiologique (PSM), lui, aide à assurer la sécurité du manipulateur.

Il existe trois types de PSM :
Le type I peut ressembler à une sorbonne mais son air extrait est filtré. Il protège le manipulateur en empêchant la dissémination d’aérosols dus à la manipulation; il est peu utilisé car il ne protège pas le produit manipulé d’une contamination extérieure.
Le type III est une “boîte à gant” en dépression où l’on manipule par l’intermédiaire d’un manchon ganté. L’air entrant et l’air extrait sont filtrés. Il protège non seulement le manipulateur en empêchant toute dissémination d’aérosols, mais aussi la manipulation.

Le type II, le plus fréquemment rencontré dans nos laboratoires, est celui qui fait l’objet de ces pages.

Ce PSM n’assure aucune protection contre les risques chimiques ou radioactifs.

Le flux d’air qui arrive sur le plan de travail est à régime “laminaire”, ce qui réduit les risques de contamination croisée ; son passage à travers un filtre H14 assure la protection de la manipulation. Le même type de filtre, placé en extraction assure la protection de l’environnement et celle du personnel (recyclage dans la pièce).

L’apport d’air en façade (bandeau de reprise) participe à l’établissement d’une barrière aérolique matérialisée par la zone de contact entre l’air extérieur et l’air soufflé sur le plan de travail. Cette barrière assure la protection du personnel et celle de la manipulation. Ce n’est pas une sécurité absolue : elle peut être compromise par les turbulences générées par le manipulateur ou l’encombrement excessif du plan de travail.

Il équipera les locaux confinés de niveau 2 ou 3.

Que doit-on manipuler sous un ce PSM ?

On y manipulera :

  • Les agents pathogènes ou les OGM lorsqu’ils sont de classe 2 ou 3
  • les échantillons biologiques qui pourraient contenir de tels agents
  • tout échantillon biologique humain, y compris lors de l’ouverture d’un colis
  • les échantillons biologiques simiens
  • certaines lignées cellulaires immortalisées

On y manipulera :

  • Les agents pathogènes ou les OGM lorsqu’ils sont de classe 2 ou 3
  • les échantillons biologiques qui pourraient contenir de tels agents
  • tout échantillon biologique humain, y compris lors de l’ouverture d’un colis
  • les échantillons biologiques simiens
  • certaines lignées cellulaires immortalisées

Comment le choisir ?

Le marquage CE

Ce marquage ne garantit qu’une sécurité électrique et une sécurité électromagnétique. Rien sur la filtration, ni sur la sécurité du personnel. Ce seul marquage est insuffisant.

La norme EN NF ISO 14 644

Il s’agit d’une norme d’empoussièrement qui régit les salles propres. Pour leur filtration H14 les PSM doivent la respecter, mais comme elle ne concerne pas la sécurité du personnel, elle n’est pas suffisante.

La norme EN NF ISO 12 469

C’est la norme qui s’applique aux PSM. Elle prend en compte la sécurité des personnels.
Mais le respect d’un matériel à cette norme est une simple affirmation du constructeur, pas une validation par un organisme indépendant.

Le marquage NF

Le marquage NF a pour but d’assurer que :

  • toutes les machines (et non pas le seul prototype) respectent la norme EN NF ISO 12 469 dans sa totalité
  • elles respectent également des obligations complémentaires comme par exemple le temps de réponse des alarmes
  • toutes les machines sont testées en usine (et non pas un échantillon)
  • un échantillon de machines prises en stock et sur la chaîne de montage est testé par le LNE (Laboratoire national d’essais)

Le LNE publie ainsi une liste positive de machines (constructeur, modèle) qui ont la marque NF. Cette liste peut être consultée sur le site du LNE : http://www.lne.fr/fr/certification/liste-medical-sante.asp#biologie . C’est la meilleure garantie que l’on ait actuellement dans le choix d’un PSM.

Quelques conseils supplémentaires

Le plan de travail plein est préconisé lorsqu’il y aura de nombreux utilisateurs avec des compétences techniques diverses. Un plan de travail perforé sera préféré lorsqu’il y aura peu d’utilisateurs et pratiquant une bonne gestuelle.
Attention, un modèle peut avoir la marque NF avec un plan plein et pas avec un plan perforé (ou vice versa). Dans un cas vous avez la garantie du marquage et pas dans l’autre.

Le niveau sonore est un compromis entre la vitesse de rotation du moteur et la vitesse d’air initiale. Il ne faut donc le considérer comme critère de choix qu’à débit d’air suffisant (pour comparer les matériels entre eux, vous pouvez demander aux fournisseurs les rapports de certification des modèles, les spécifications techniques des documentations n’étant pas comparables entre elles).

Les dimensions des plans de travail sont généralement de 0,90m ou de 1,20m. Les PSM plus grands actuellement certifiés sont expressément indiqués pour ne permettre le travail que d’un seul manipulateur à la fois.

Le choix du lieu d’implantation d’un PSM est important pour une protection efficace : ne pas installer un PSM à moins de 50 cm du plafond, sous une bouche de soufflage de ventilation ou dans un endroit encaissé.

Enfin, sur la liste positive du marquage NF, il n’y a aucun PSM équipé de filtre supplémentaire pour l’utilisation de produits chimiques toxiques ou de produits radioactifs. Une machine possédant la marque NF qui serait ensuite équipée de tels filtres perdrait le marquage et donc la garantie d’une protection du personnel.

Comment l’utiliser ?

Il est important de garder à l’esprit qu’une mauvaise gestuelle ou une maintenance technique défectueuse peut ruiner les protections apportées par le PSM.

Travailler toujours seul quelle que soit la taille du plan de travail.

Ne placer sur le plan de travail que le matériel nécessaire à la manipulation.

Après la mise en route (ne pas confondre régime de travail et régime de veille), attendre de 5 à 15 minutes (selon les prescriptions du fabricant) avant de commencer à manipuler.

Ne pas introduire de bec Bunsen sous un PSM.

Décontaminer le plan au moins quotidiennement (en L2) ou après chaque manipulation (en L3) : éthanol 70% généralement, ou produit commercial selon l’agent biologique à décontaminer. Attention pas d’eau de javel : elle attaquerait l’inox du plan de travail ou de l’enceinte.

Les UV sont inefficaces, inutiles et peuvent apporter un danger lors d’une utilisation inadaptée.

Contrôles et maintenance d’un PSM

Le marquage NF d’un PSM exige qu’après la mise en place, le fournisseur effectue un contrôle dont il vous remettra le rapport. Ce rapport constituera le référentiel auquel on se reportera pour comparer les résultats d’un contrôle ou pour ramener les paramètres à leur valeur initiale lors d’une maintenance.

Contrôle

C’est un constat. On mesure les valeurs de certains paramètres à l’exclusion de tout réglage préalable. Il est effectué par une entreprise spécialisée distincte du fabricant, de son installateur et représentant exclusifs.
Un contrôle doit être effectué chaque année. Il doit vérifier l’intégrité de l’enceinte, l’efficacité et le colmatage des filtres, la carte des vitesses, le fonctionnement des alarmes et la protection du personnel. Un rapport de contrôle doit vous être remis.

Maintenance (ou entretien)

C’est une action. Cette intervention technique a pour objectif de maintenir ou rétablir les performances initiales du matériel. Elle doit être réalisée par le fabricant ou son représentant exclusif.
Après un changement de filtre, un contrôle prouvera la bonne marche de l’appareil.

Décontamination

Votre PSM doit être décontaminé avant chaque intervention technique (dont les changements de filtres). La plupart du temps, l’intervenant technique préfère pratiquer lui-même la décontamination; adoptez alors cette solution.